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Le Prix Escourbiac – Fondation des Treilles

  -    -  Le Prix Escourbiac – Fondation des Treilles

L’imprimerie Escourbiac et la Fondation des Treilles créent le “Prix Escourbiac – Fondation des Treilles”. Ce prix consiste en une aide à la publication d’un livre photographique en lien avec le monde méditerranéen. En janvier de chaque année, il est décerné par le jury du prix de la résidence pour la photographie.

Les candidats

Les candidatures sont ouvertes à tous les photographes professionnels ayant déjà exposé ou publié leurs images, sans considération d’âge, ni de nationalité.

Le projet de publication doit avoir obligatoirement pour thème le monde méditerranéen.

Ne peuvent candidater que les photographes dont le projet photographique et éditorial est abouti.

Les candidats ne peuvent pas candidater la même année au prix du livre Escourbiac – Fondation des Treilles et au prix de la résidence pour la photographie de la Fondation des Treilles.

Les candidatures doivent être envoyées avant le 1er octobre de l’année en cours.

Elles sont reçues via un formulaire en ligne comprenant un curriculum vitae et un argumentaire sur le projet soumis. Les candidats doivent également envoyer un document en PDF qui comportera toutes les images et tous les textes de l’ouvrage à prix.escourbiac@fondationdestreilles.com. Nous précisons qu’il est inutile de faire une mise en page de l’ouvrage. La maquette définitive sera réalisée en collaboration avec les Editions Odyssée.

Tous les dossiers sont évalués par le jury, lequel désigne un lauréat.

La résidence

Le lauréat est reçu au domaine des Treilles pour une durée de 15 jours à un mois en mars ou avril de l’année en cours. Son hébergement et ses repas sont pris en charge par la Fondation, ce qui lui permet de se consacrer pleinement à son projet de publication.

Pendant son séjour, il est accompagné par l’éditeur pour finaliser l’ouvrage.

Le livre

Les frais d’édition et de production de l’ouvrage sont entièrement pris en charge par la maison d’édition Odyssée et l’imprimerie Escourbiac, lesquelles se chargent également de la communication et de la diffusion du livre.

Chaque année, le livre est présenté lors de la semaine d’ouverture des Rencontres photographiques d’Arles.

Les lauréats au fil des ans 

Jeanne Taris

À 17 ans, Jeanne Taris découvre la photo. Mais elle œuvre sans rien trier, rien imprimer, rien montrer. Elle capture des moments bruts auprès d’hommes et de femmes atypiques avec qui elle noue des relations fortes. En 2015, remarquée lors d’une rencontre Leica, elle commence une deuxième vie : elle partage son travail à travers des séries au long cours, en immersion toujours. De la Côte d’Ivoire au quartier gitan de Perpignan, Jeanne Taris construit pas à pas le récit sensible de moments chez les autres, dessinant une fresque plus grande.

Talent émergent Polka pour les Zooms du Salon de la photo 2018, Jeanne Taris remporte le Leica Galleries International Portfolio Award au Festival Voies Off d’Arles en 2018 et le Kuala Lumpur International Photoawards en 2019 et 2020. Elle est finaliste du Grand prix Albert-Khan 2020.

Ses photos sont publiées dans Polka, 6 Mois, Vice, Washington Post, LFI magazine, Il Fotografo, News from Photografers et exposées dans des musées et galeries en France et à l’international (Italie, Malaisie, Espagne, Écosse, Nouvelle-Zélande, Suisse, Turquie, Maroc). Elle expose également son travail à l’occasion de la Nuit des images au Musée de l’Elysée à Lausanne et à la Collection Lambert, Musée d’art contemporain en Avignon. Aux Rencontres d’Arles 2023, son travail est présenté dans l’exposition Lumières des Saintes. En 2023, ses œuvres rentrent dans la Collection Lambert Musée d’art contemporain en Avignon et dans la collection Des Rencontres D’Arles.

Son projet

Le travail contemporain de Jeanne Taris autour des pèlerinages Gitans des Saintes-Maries-de-la-Mer et de Lourdes s’inscrit comme un travail au long cours.

Aucune image ne semble possible sans une intimité profonde, sans un temps inerte passé à observer et à créer une observation participative proche d’une enquête de terrain tout en portant un engagement esthétique assumé.

Lors des processions et des dévotions, Jeanne Taris saisit l’émotion au plus près de la peau, montre les larmes et la sueur, les corps qui travaillent et se déforment dans le bouillonnement, l’effervescence et l’exaltation. Elle montre à la fois le poids de la foule qui emporte tout mais aussi la solitude des sentiments et les passions de chacun. Suivant une présence régulière au fil des années, auprès des mêmes familles, l’expérience du temps modèle profondément l’expérience photographique.

Chaque moment se complète au fil des années : le réveil et la torpeur du matin, les préparatifs et les réunions, le temps de la procession, les fêtes et célébrations qui se prolongent jusque dans la nuit, les opérations latérales qui prennent place à ce moment et dont la gamme s’étend à l’infini.

La vie ainsi suit son cours toujours interrompu, les images saisissent le théâtre de cette vie toujours recommencée.

Francine Cathelain

Arrivée à l’image par le mouvement, Francine Cathelain est également scripte pour le cinéma, son travail d’auteur s’est pourtant résolument orienté vers le plan fixe. Celui du medium photographique. Ses séries, nourries par de nombreux voyages et par les territoires de l’intime, sont souvent pensées pour le livre. Elles empruntent à son expérience cinématographique le travail sur la lumière, le rythme, les textures et un certain désir de narration.

Son projet : Et je laisserai mes yeux voler 

Projetée, il y a quelques années, dans une expérience solitaire, intime et singulière, née de la rencontre entre un lieu, un moment et un état particulier, au coeur d’un Sud retiré, son projet de livre photographique souhaite partager le récit de ce voyage exploratoire, tout imprégné du don de présence que possèdent certains territoires méditerranéens, entre mystère et plénitude, perceptible et impalpable, réalité et fiction. Ou plutôt imaginaire. En ce sens, ce projet espère inviter chacun à se l’approprier.

Quelques mots écrits récemment veillent sur le souvenir de ces instants salutaires et trouvent place dans le corps du livre, au rythme d’un furtif dialogue avec les images. Publié aux éditions Odyssée, juillet 2023.

 

Je l’ai perdu.

Ereinté dans les plis de profondeurs sans retour.

Après, ne rien réussir à faire d’autre que marcher.

Happée par l’instant, le coeur chancelant et les pensées diluées.

Traverser l’air et arpenter le vent. Loin des villages prostrés dans le velours froid de l’hiver que les bourrasques ne peuvent dérider. Errances en creux sur des sentiers sauvages. Partout la montagne obscure sertit l’horizon.

Les sens se dégourdissent, se distendent. Antigravité du corps. Se laisser frôler par des voiles presque sacrés sans croire mais percevoir, peut-être, une architecture céleste, un asile délicat.

Le ciel est un berceau.

Expirer les peurs et dépasser l’ombre.